Le tournant d’août et septembre 1939

La signature du Pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, marque un tournant majeur dans la situation internationale.

Hitler peut sans risque lancer ses troupes contre la Pologne le 1er septembre, d’autant qu’un protocole secret prévoit le partage de la Pologne, qui se concrétise dans les semaines qui suivent, avant même un traité d’amitié. Le 3 septembre, au nom des accords de défense, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne.

Dans un premier temps, le PCF soutient cette politique mais bientôt, sur ordre de Moscou, le PCF dénonce une guerre dite « inter-impérialiste » à laquelle les ouvriers n’ont rien à gagner. Le gouvernement prononce par décret du 26 septembre la dissolution du PCF et les organisations liées.

L’ENGAGEMENT DES ÉTRANGERS EN 1939

Une fois la guerre déclarée, le 3 septembre 1939, de nombreux étrangers se portent volontaires et sont intégrés, qui dans les unités polonaise ou tchécoslovaque, qui au sein des trois régiments de marche de volontaires étrangers de la Légion étrangère. Les Espagnols et les Juifs y constituent une majorité. Ceux qui bénéficient d’un droit d’asile et n’ont pas contracté d’engagement militaire deviennent prestataires au sein des compagnies de travailleurs étrangers (CTE). 

Au premier mai 1940, on compte près de 100 000 prestataires : 55 000 dans les CTE, 40 000 placés dans l’industrie ou l’agriculture, tandis que plus de 8 000 étrangers sont au front. Ces chiffres ne rendent pas compte de l’ampleur de la mobilisation volontaire des étrangers car les autorités françaises, aux yeux desquelles ils sont d’abord des « indésirables », renvoient à leur foyer les Juifs volontaires dont ils se méfient, internent les Allemands et les Autrichiens, souvent antinazis mais « ressortissants de pays ennemis », et montrent quelque réticence à employer les Italiens, Mussolini n’étant pas encore engagé dans la guerre.

LES ÉTRANGERS ET LES JUIFS CIBLES DE VICHY ET DES ALLEMANDS

L’armistice demandé par la France, puis l’avènement du régime de Vichy sous l’autorité du maréchal Pétain signent un tournant majeur en France.

Collaboration avec l’occupant nazi et Révolution nationale se combinent et mènent à l’instauration d’un régime d’exclusion pour « régénérer » la nation.

Commission de dénaturalisation, lois qui interdisent l’accès à la fonction publique et aux professions de médecin et d’avocat aux enfants d’étrangers, enrôlement forcé dans des groupements de travailleurs étrangers (GTE) des « étrangers en surnombre dans l’économie française », internement de Juifs étrangers, répression accrue contre les étrangers suspects d’activité subversive – toutes ces mesures constituent un prélude à la persécution impitoyable contre l’ensemble des Juifs en France. 

Dès l’automne 1940, une double législation antisémite, allemande en zone occupée, française sur tout le territoire, se met en place, transforme tous les Juifs, Français et étrangers, en parias de la société et accroît leur précarité sociale et économique.